La mer paraît encore une fois comme une source d’inspiration et un terrain d’expérimentation pour les solutions énergétiques de demain. Le catamaran Energy Observer, long de 30,5m et large de 12,8m, vainqueur du Trophée Jules Verne en 1994, laisse ainsi les records et les médailles pour parcourir le globe à la recherche de sources énergétiques durables.
Lorsque les conditions le permettent, les moteurs électriques du catamaran tracté en outre par un cerf-volant de 50m² sont alimentés par 130m² de panneaux photovoltaïques et deux éoliennes à axe vertical : moins bruyantes et encombrantes que les systèmes à axe horizontal que nous connaissons, elles peuvent se mettre en route même lorsqu’elles sont soumises à un vent faible. Le rotor fournit cependant des puissances plus faibles que celui des éoliennes classiques. Lorsque la nuit tombe ou que le vent n’est pas au rendez-vous, les réservoirs de dihydrogène, un gaz produit sur le bateau à partir de l’eau de mer, permettent de continuer à alimenter le bateau en énergie. L’eau de mer est désalinisée, puis un courant électrique permet de décomposer la molécule d’eau en dioxygène et dihydrogène : c’est une électrolyse. Le dihydrogène ainsi produit est ensuite stocké dans des réservoirs, et les piles à combustible permettront par la suite de convertir directement l’énergie chimique du gaz en énergie électrique utilisable par le bateau.
Pour une même masse, le dihydrogène procure trois fois plus d’énergie que le gazole. Sa combustion ne libère ni CO2 ni particules fines, mais il n’est actuellement produit qu’à partir d’énergies fossiles. La production d’énergie à partir de sources renouvelables dont l’intensité est souvent instable ou aléatoire nécessite forcément un système de stockage. Or le dihydrogène, bien qu’il prenne beaucoup de place, est un gaz facile à stocker qui se prête donc bien au jeu des énergies renouvelables et permettrai à l’Energy Observer de boucler en autonomie son Tour du Monde de six ans et cent-une escales réparties dans cinquante pays. Après une première escale à Paris et un tour dans la baie de Saint Malo où a eu lieu l’accueil de Nicolas Hulot et Edouard Philippe, le catamaran est actuellement à Cherbourg jusqu’au 3 septembre pour sa troisième escale. Le début de ce grand voyage est lui-même une étape sur la longue route vers le développement durable et le respect de l’environnement.
Solène Jahan
Sources :
Marine & Oceans : http://marine-oceans.com/actualites-afp/15113-energy-observer-un-laboratoire-energetique-flottant ; http://marine-oceans.com/actualites-afp/15112-energy-observer-des-perspectives-qassez-incroyablesq-pour-la-filiere-hydrogene-philippe
Energy Observer : http://www.energy-observer.org/actu/fr/edouard-philippe-et-nicolas-hulot-a-bord-denergy-observer/
Techno-Science : http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=3245
Projet Eolienne : http://projet.eolienne.free.fr/Eolienne-Verticale.html