Les beaux comportements inspirent les grands projets. Ainsi, c’est en gardant les déchets trouvés en mer dans leurs combinaisons pour les ramener à terre que des surfeurs ont prouvé à Aymeric Jouon, l’océanographe fondateur de l’association I Clean My Sea, que la communauté des usagers de la mer pouvait faire partie intégrante de sa protection.

I Clean My Sea est une association de l’économie sociale et solidaire auteure d’une web application de détection participative des déchets. Chaque déchet tombant sous le regard attentif des usagers de la mer pourra être pris en photo et communiqué via l’application, accompagné de sa géolocalisation à l’équipe d’I Clean My Sea. Une aide précieuse pour les marins, qui mettent beaucoup de temps à retrouver la trace des déchets en mer. Or, chaque objet flottant est soumis aux vents et courants, et le déchet pris en photo aura certainement poursuivi sa route au gré des conditions de mer le temps que la flotte de plusieurs petits catamarans construits pour la collecte n’arrive sur place. Un modèle de courant a donc été mis au point, pouvant même permettre aux marins de laisser le déchet venir à eux.

Derniers remparts pour collecter aisément les déchets, plus fréquentés et plus pollués que les bords de rivières, les estuaires sont les principales zones ciblées par le projet. 80% des déchets transitant par les rivières, des caméras pourront par la suite être mises en place au bord des cours d’eau pour y comptabiliser les déchets. Intégré au modèle de prédiction de la trajectoire des déchets, ce système permettrait d’optimiser le temps de navigation et de mesurer l’efficacité des politiques publiques de réduction des déchets.

Avec un peu de chance, l’été 2020 verra l’application disponible à nouveau sur smartphone, l’équipe étant actuellement en attente de financements pour pouvoir louer un navire de collecte. Collecter les déchets en mer coûte effectivement cher : les valoriser en fabriquant des objets vendus avec le label I Clean My Sea permettrait de rendre l’association auto-suffisante, en pratiquant une valorisation différenciée en fonction de la qualité du plastique. Afin d’éviter la perte du plastique et la combustion productrice de dioxyde de carbone, la valorisation énergétique sera évitée.

Enfin, si la collecte des déchets est nécessaire, couper le robinet à la source de la production de déchets est toujours indispensable.

Solène Jahan

Sources :

Merci à Aymeric Jouon pour avoir pris le temps de répondre à mes questions sur I Clean My Sea.

https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/environnement/35105-i-clean-my-sea-une-appli-pour-signaler-les-dechets-plastique

https://icleanmysea.com/fr_fr/